Sanctionné pour avoir parlé, le Général SOUBELET doit partir
Le Général SOUBELET annonce ce jeudi 14/04/2016, dans une interview accordée au journal SudOuest, qu’il quitte ses fonctions de Commandant de la Gendarmerie d’Outre-Mer. Reçu hier soir par le directeur des ressources humaines de la gendarmerie, il a été informé de son placement hors cadres et de son départ sous 10 jours.
Selon l’Essor, il a effectivement rencontré hier mercredi en fin de journée le général de corps d’armée Philippe MAZY, directeur des ressources humaines de l’Arme, qui s’était déplacé pour lui signifier qu’il quitterait prochainement son affectation. L’Essor précise (contrairement à SudOuest) qu’il n’a pas été placé « hors cadres », qui est une position statutaire des militaires dans laquelle ils sont placés à leur demande (Article L. 4138-10 du code de la défense).
Cette décision sonne comme une punition.
Le Général SOUBELET est donc sanctionné une seconde fois pour avoir dit ouvertement ce qu’il pense de la situation de la justice et des forces de l’ordre en France.
La première sanction fut une mutation suite à sa prise de parole le 18/12/2013 devant une commission parlementaire l’ayant invité à s’exprimer, en qualité de directeur des Opérations et de l’Emploi de la Gendarmerie, sur le thème de la sécurité. Face aux élus de la République sa parole était libérée du devoir de réserve mais le contenu de ses propos a vite été repris et instrumentalisé, ce qui lui a valu de rejoindre le poste de Commandant de la Gendarmerie d’Outre-Mer.
La seconde sanction décidée hier soir fait suite à la parution de son ouvrage « tout ce qu’il ne faut pas dire » le 24/03/2016 et aux différentes interviews qui ont eu lieu juste après. S’agissant d’une initiative personnelle, cette fois-ci le devoir de réserve n’était pas levé. Conscient des risques qu’il prenait pour sa carrière, le Général SOUBELET a décidé d’assumer pleinement les conséquences de ses interventions (voir notre article du 20/03/2016 – ses interviews BFMTV et Europe1).
Ce devoir de réserve n’a pourtant pas été violé. En effet, bien que polémique, son livre que nous nous sommes procuré ne fait qu’exposer sa vision de la sécurité en France et propose parfois quelques solutions pour améliorer notre système. Cependant le problème n’est plus lié au simple devoir de réserve. En disant tout haut ce que les Gendarmes pensent tout bas, il s’est attiré les foudres de la sphère politique. Sa tête doit tomber.
GendXXI salue le chef militaire qu’est le Général SOUBELET et lui affirme son soutien en ces circonstances délicates. Il sait également pouvoir compter sur le soutien de ses hommes dont il a su gagner au fil des années respect et loyauté.
GendXXI déplore que le devoir de réserve soit encore en ce triste jour mis en avant pour brider la liberté d’expression de militaires. En écartant le Général SOUBELET, l’exécutif confirme les blocages qui existent encore sur le statut de militaire et le devoir de réserve.
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